Prix de l’électricité, compétitivité industrielle et fin de l’ARENH : remettre de la cohérence et de la visibilité.
- Olga Givernet
- 12 déc.
- 2 min de lecture

Prix de l’électricité, compétitivité industrielle et fin de l’ARENH : remettre de la cohérence et de la visibilité.
À Bercy, lors du séminaire « Économie et entreprises » sur la décarbonation et la compétitivité de l’industrie organisé par la Direction Générale des Entreprises, j’ai participé à une table ronde consacrée à une question centrale pour notre économie : comment garantir des prix de l’électricité compétitifs pour l’industrie française après l’ARENH, dans un contexte d’électrification accélérée.
Quelques convictions fortes issues de cette discussion :
Sortir des jugements idéologiques
La politique énergétique doit redevenir lisible et prévisible. Les industriels ont besoin de visibilité de long terme : contrats, logique de projets, articulation claire entre décisions politiques et outils de marché.
Donner un cadre stable à l’investissement
L’incertitude coûte cher. Chaque jour d’indécision finit par peser sur la facture finale : ce sont des frais et des charges qui s’accumulent. Protéger l’investissement passe par une réglementation stable, une fiscalité cohérente et des mécanismes compréhensibles. Il faut aussi protéger les investissements déjà engagés, en poursuivant une politique de réglementation et de fiscalité capable de s’adapter face à la concurrence déloyale.
Assumer le rôle central du parc nucléaire
Le parc nucléaire permet d’éviter les pics de prix et de garantir une électricité décarbonée et abondante à l’horizon 2050. Cela suppose de gérer le taux de charge des installations existantes, de prolonger certains réacteurs lorsque c’est pertinent et d’adapter la montée en puissance du nouveau nucléaire aux besoins réels.
Sobriété : ne pas se tromper de cible
La sobriété doit porter en priorité sur les énergies fossiles. L’électrification de l’industrie, de la mobilité et de la chaleur est une opportunité pour la compétitivité et la décarbonation.
Mettre fin au “stop and go” énergétique
Il est incohérent de disposer d’une énergie décarbonée et abondante sans en faire un levier stratégique pour l’industrie et l’emploi.
La fin de l’ARENH doit être l’occasion de reconstruire un modèle lisible, protecteur et compétitif, au service de la réindustrialisation et de la transition climatique, en s’appuyant sur le VNU, le CAPN, pour les grands industriels et des contrats moyens et longs termes afin de donner de la visibilité, sécuriser les investissements déjà engagés et faire de l’électricité décarbonée un véritable atout pour l’emploi.
Et ce 12 décembre, c’est aussi le 10ᵉ anniversaire de l’Accord de Paris. L’occasion de rappeler qu’une industrie décarbonée, c’est possible, c’est rentable, et que la France peut être un modèle en créant de l’emploi industriel tout en respectant le climat.










Commentaires