La France doit se doter d’un stock national de métaux critiques.
- Olga Givernet
- 10 déc.
- 2 min de lecture
Lors du débat organisé au titre de l’article 50-1, j’ai porté une proposition simple et stratégique : la France doit se doter d’un stock national de métaux critiques.
Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, notre capacité à produire drones, radars, missiles, batteries ou composants électroniques dépend de matériaux que nous ne maîtrisons pas. Leur disponibilité se joue loin de nos frontières, sur des marchés étroits, opaques et profondément instables.
Une seule rupture suffit à arrêter une chaîne de production entière. Nous l’avons vu : un retard logistique, un fournisseur qui bloque, un pays qui restreint ses exportations… et c’est tout un segment industriel qui se retrouve fragilisé.
Dans un contexte de haute intensité, ce n’est plus soutenable.
Il faut être lucide : demander aux entreprises, notamment aux PME, d’anticiper seules ces tensions est irréaliste. Elles n’ont ni les moyens financiers ni la visibilité nécessaire pour stocker des matériaux aussi coûteux et volatils.
La réalité est simple : si un seul de ces matériaux manque, la chaîne s’arrête.
C’est pour répondre à cette vulnérabilité que je propose la constitution d’un stock stratégique. Un tel dispositif permettrait :
– d’éviter les ruptures en période de tension internationale, lorsque les approvisionnements se resserrent et que les marchés se bloquent ;
– d’accélérer la production en cas de besoin, en assurant la disponibilité immédiate des matériaux nécessaires ;
– de réduire notre dépendance à des pays tiers, dont les décisions industrielles ou politiques peuvent avoir un impact direct sur nos capacités ;
– de protéger les PME d’un risque financier disproportionné, car elles ne peuvent immobiliser seules des stocks coûteux et volatils ;
– de renforcer notre capacité d’anticipation, alors que certains métaux deviennent indisponibles dès que la crise éclate.
Garantir l’accès à ces matériaux, c’est garantir notre capacité à produire quand la situation l’exige.
C’est préparer la France à tenir dans la durée.
C’est anticiper plutôt que subir.



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