Selon le collectif Féminicides par compagnons ou ex, plus de 100 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année. Lancé ce mardi 3 septembre par la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, le Grenelle des violences conjugales vise à lutter contre ce chiffre macabre et à endiguer ce fléau par des mesures concrètes.
Le gouvernement veut rendre le sujet plus visible. Une vaste campagne de communication vient en effet d’être lancée pour faire connaître le 3919, numéro d’appel de la plateforme d’écoute téléphonique des femmes victimes de violences conjugales géré par la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF). Ce numéro d’écoute national 3919 a d'ailleurs été doté de 120 000 euros supplémentaires pour un objectif de 100 % d’appels répondus. Les professionnelles qui recueillent la parole des victimes sont formées à l’écoute des femmes victimes de violences et de leurs proches mais aussi aux procédures à suivre. Elles évaluent au mieux leur situation et les orientent vers des associations offrant un accompagnement juridique et judiciaire et un hébergement.
En outre, c’est entourée de la ministre de la Justice et des ministres de l’Intérieur, de la Santé et de l’Éducation que Marlène Schiappa s’apprête à rencontrer à Matignon les responsables associatifs et proches de victimes pour échanger sur la prévention, la prise en charge des victimes et la répression des auteurs de violences. Parallèlement et jusqu’au 25 novembre, date de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l’égard des femmes, 91 réunions seront organisées partout en France.
Ces entretiens donneront lieu à la mise en place de politiques publiques ciblées, qui viendront renforcer les mesures déjà annoncées : recrutement de 73 psychologues dans les commissariats, hausse du budget de subvention des associations nationales et la création d'un fonds d'1 million d'euros contre les féminicides au profit des associations locales de terrain. En outre, une proposition de loi portant sur la mise en place de bracelets électroniques à destination des conjoints violents d'ici à 2020 sera étudiée dans les prochains mois.