C'est avec beaucoup d'émotion que j’ai pris ce matin la parole en tant que députée de la circonscription à l'occasion du 77ème anniversaire de la Rafle d'Izieu.
Le 6 avril 1944, ils étaient 44 enfants et 7 éducateurs à avoir trouvé refuge à la Maison d'Izieu.
Deux mois jour pour jour avant le Débarquement, ils furent arrêtés, avant d'être déportés et assassinés par la barbarie nazie parce qu'ils étaient nés juifs. Certains enfants n’avaient pas quatre ans…
Ce crime contre l'humanité s'est déroulé par une belle matinée de printemps, comme aujourd'hui, au début des vacances de Pâques dans ces magnifiques et paisibles montagnes du Bugey.
Cette blessure de l'Histoire fait maintenant partie de notre identité et de notre patrimoine ici dans le Bugey Sud, dans l'Ain.
La mobilisation depuis 1946 des citoyens d'Izieu et Brégnier-Cordon pour marquer cette journée du souvenir atteste de cette conscience forte de toute la population.
Je suis honorée et fière d'être l'élue d'un pays qui sut jadis se montrer si généreux et protecteur envers ces enfants, qui sait aujourd'hui perpétuer leur mémoire.
La Maison d'Izieu est devenue un symbole, un lieu de mémoire qui nous rappelle les valeurs et les engagements qui fondent notre République.
Il est aujourd'hui de notre responsabilité de faire acte de lucidité et ouvrir les yeux sur la réalité qu'est la nôtre. En effet, jamais depuis les jours sombres de l'Occupation, l’antisémitisme ne s’est manifesté dans notre pays avec autant de brutalité.
Face à cette hydre, il y a évidemment la loi et son application rigoureuse. Mais dans le long terme, l'arme la plus sûre et la plus puissante reste l'éducation.
Je veux saluer le travail remarquable accompli au Mémorial d’Izieu pour que jamais ces enfants ne soient oubliés, ni leurs noms effacés.