Ce samedi 9 juin, à Léaz, j'ai rendu hommage aux civils et maquisards morts pour la France lors des combats du Fort l'Écluse et du Crêt d'Eau en 1944.
Mon discours :
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les représentants des services publics et des corps constitués,
Mesdames et Messieurs les représentants d’associations,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Il y a un paradoxe à être là aujourd’hui. Nous commémorons un événement dramatique, qui a conduit à la mort de 12 personnes dans la force de l’âge. Nous commémorons des combats menés contre une armée prête aux pires atrocités. Et pourtant, c’est aussi une célébration que nous faisons : celle du courage, de la fierté et de l’honneur.
Nombre d’entre nous n’avons jamais connu la guerre. Il nous est facile de vivre dans l’inconscience car il est difficile d’imaginer qu’il y a 74 ans, ici même, des affrontements et des pillages ont eu lieu. Longeray et Léaz répondent aujourd’hui à la définition même de la paix. C’est un lieu de passage au cœur de l’Europe, à la frontière entre deux pays.
Mais en 1944, la barbarie s’est exprimée ici quand une division SS a pris en otage la population de Collonges, a pillé les maisons et assassiné des civils.
Nombre d’entre nous n’ont pas vécu cela. Mais nous avons le devoir de ne jamais l’oublier. La paix et la dignité tiennent à peu de choses. Il existe dans la nature humaine quelque chose qui peut conduire au pire. Contre cela, il n’existe qu’un seul remède : le souvenir. C’est en commémorant des évènements comme celui de Longeray et de Léaz que nous savons pourquoi il faut croire aux droits de l’homme, en la démocratie, aux valeurs de l’humanité.
Je le disais, nous ne faisons pas que commémorer aujourd’hui, nous célébrons aussi. Car derrière les atrocités nazies, se cachent l’immense courage des maquisards. Ces hommes et ces femmes, aux valeurs indestructibles, n’ont pas hésité à affronter une armée entière. Ils l’ont fait au mépris de la peur et sans aucun intérêt personnel. Ils sont notre honneur, notre fierté.
Le souvenir, c’est de se rappeler que, dans les pires moments de l’humanité, ce sont les valeurs, l’attachement à la France, à la justice et à la liberté, qui permettent le salut.
Je voudrais ici rendre hommage à nos douze concitoyens qui ont perdu la vie il y a 74 ans. Nous ne les oublions pas. Pas plus que nous n’oublions ce en quoi ils croyaient.
Je vous remercie.